les tragédies
de Buzet-sur-Baïse
Buzet-sur-Baïse dans la tourmente
Comme vient de l’établir l’historien Jean-Pierre Koscielniak dans sa dernière étude (Les barbelés oubliés… Le camp de Buzet-sur-Baïse, Le Passage, MRLG, 2015), un camp, dénommé Centre de séjour surveillé pour indésirables, fut érigé en bordure du canal de juillet 1940 à février 1941. Il accueille des « prohitlériens » (selon l’expression des autorités de l’époque), des défaitistes, des pacifistes mais surtout des communistes visés par le décret Daladier de novembre 1939. Parmi eux, d’anciens et futurs députés mais aussi le maire de Malakoff (Léon Piginnier), celui de Vitry-sur-Seine (Charles Rigaud) et plusieurs conseillers municipaux de Meaux. Les conditions de vie sont spartiates. À la fermeture de la structure, les internés sont évacués en Haute-Vienne (camp de Saint-Germain-les-Belles).
Ci-dessus, le mur de la cabane où furent fusillés six patriotes le 22 juin 1944.
Le 22 juin 1944, les SS du régiment Deutschland stationnés à Aiguillon (Lot-et-Garonne) et qui avait un cantonnement au château de Buzet exécutaient six patriotes, comme le rapporte Jacques Brissaud dans son ouvrage Crimes de Guerre en Agenais26. Les SS ont également tué cinq autres personnes entre le 22 juin et le 13 juillet. En avril, ils avaient arrêté trois membres d’une famille d’agriculteurs et leur employé, soupçonnés d’aider la résistance ; le fils fut tué en tentant de s’échapper (il a sauté dans la Garonne lors du transfert et fut mitraillé puis retrouvé noyé) et les trois autres disparurent en déportation.
Ci-dessus, la stèle en mémoire de la tragédie du 22 juin 1944.